Ostéotomies mandibulaires

L’ostéotomie mandibulaire a pour objectif de repositionner l’arcade dentaire inférieure. Elle s’accompagne aussi d’une modification esthétique du bas du visage : meilleure projection du menton et de la lèvre inférieure.

Cette intervention est au mieux pratiquée vers la fin de la croissance, ce qui est l’idéal car les dents et les gencives sont intactes et l’os ne grandit plus. Cependant ce type de chirurgie est de plus en plus fréquent chez l’adulte.

Elle peut être associée à d’autres interventions (menton, dents de sagesse, ancrages, etc.)

Intervention

L’intervention se déroule sous anesthésie générale (il faut avoir vu le médecin anesthésiste) et être à jeun. Vous rentrez à la clinique 1h avant et vous sortez le lendemain ou le surlendemain.

Les incisions sont situées dans la bouche, dans le sillon entre l’arrière de la joue et les molaires, sauf deux toutes petites incisions au niveau des joues, ce qui ne laisse pas de cicatrices. Les angles de la mandibule sont abordés. Une section fine est d’abord réalisée puis l’os est clivé dans son épaisseur à l’aide d’un instrument fonctionnant avec des ultrasons : le piézotome (l’os n’est pas « cassé »).

La partie de l’os portant les dents est positionnée. l’os est ensuite fixé par des petites plaques en titane de 1 mm d’épaisseur avec des vis de 5 mm de long et de 2 mm de diamètre. Après lavage abondant, les incisions sont suturées avec un fil très fin et résorbable.

Suites opératoires

Les suites sont peu douloureuses. Le gonflement est habituel et variable.

Un nerf sensitif passe dans la mandibule. Il en résulte parfois une diminution de la sensibilité de la lèvre inférieure et du menton. La sensibilité revient progressivement, accompagnée de fourmillements, en quelque semaines à quelques mois. Plus l’intervention a lieu à un âge avancé, plus l’on est susceptible de conserver une sensibilité un peu modifiée.

L’hygiène est reprise tout de suite pour enlever les microbes de la bouche et du nez et éviter l’infection.

L’alimentation est adaptée, avec reprise immédiate d’une alimentation sans mâcher le temps d’une consolidation suffisante, soit trois semaines. Il est conseillé de conserver une alimentation habituelle, le plat étant mixé puis délayé. On peut manger chaud. C’est le meilleur moyen d’éviter la perte de poids, la fatigue et les troubles digestifs.

Vous serez revu quelques jours après puis à plusieurs reprises et votre orthodontiste vous reprendra en charge pour les finitions.

Une activité scolaire ou professionnelle peut être reprise de quelques jours à 4 semaines.
Il ne faut pas s’exposer au risque de traumatisme facial (sport, profession à risque…) pendant la consolidation (1 à 3 mois en fonction des sports).

Une activité physique douce (marche, promenade) est souhaitable pour activer la disparition du gonflement, stimuler l’appétit et favoriser le sommeil (il faut aussi dormir la tête surélevée).

Une kinésithérapie et une rééducation orthophonique sont indiquées en fonction des anomalies fonctionnelles associées concernant les articulations temporo-mandibulaires, la respiration, la déglutition, la position de la langue. Elles sont alors indispensables pour la stabilité du résultat dans le temps.

Conclusion

Les améliorations sont fonctionnelles et esthétiques :

Les fonctions perturbées sont restaurées.

L’amélioration esthétique concerne la partie inférieure du visage : lèvre inférieure et menton. Une intervention sur celui-ci peut être associée.

Ces améliorations esthétiques dépendent de l’importance des anomalies à corriger. Elles sont stables dans le temps. Elles permettent au visage jeune, de mieux vieillir et chez l’adulte de bénéficier d’un effet de rajeunissement (effet lifting à l’envers par retension des parties molles par l’os sous-jacent).

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